Les tours

Le bleu franc du ciel rendait surréelle l’horreur une soixantaine de rues plus bas. Encore aujourd’hui, je trouve difficile d’en saisir toute l’intensité. Fou comme une météo parfaite altère les perceptions. Tout a été dit au sujet du 11 septembre, mais je ne sais pas si quelqu’un s’est risqué à raconter ceux qui se faisaient bronzer dans Riverside Park pendant le pire bout de l’affaire, ou comment les terrasses de l’Upper West Side étaient pleines. Un bleu trompeur comme ça.

On a quitté la ville pour y retourner deux mois plus tard, le temps que la poussière retombe, surtout au propre et pas tellement au figuré. Le terme Ground Zero me tannait, jusqu’à ce que je vive le mien quelques années après. Mais dans les petites tragédies individuelles, il y a rarement quelqu’un pour critiquer les grandes tours ensuite construites sur les cendres des premières. Mais quand même, Ground Zero? Ground -1000.

Avant de partir, on s’était assis dans le parc, sous le ciel de Manhattan déshabillé de ses avions. Mais sur l’autoroute au-dessus de nous, des dizaines de camions réfrigérés filaient vers le sud, vers le site. Tout a été dit au sujet du 11 septembre, mais peut-être pas à quel point on voyait les étoiles le lendemain soir, comment elles illuminaient la parade glauque du West Side Highway.

Il n’y a pas tellement de parallèles à faire avec les tremblements de vie personnels, si ce n’est que la beauté dans le cauchemar est un concept flou et variable, et souvent un mirage pour tenir le coup. Comme l’expression « rien n’arrive pour rien » est un placebo. Y’en a en ostie, madame, des affaires qui arrivent pour rien. C’est juste ce qu’on choisit de faire avec qui donne un peu de valeur à l’énoncé. Je ne dis pas que c’est le cas ici ou là-bas. Mais on arrive un jour à raconter avec un sourire détaché, comme on écrit sur le 11 septembre six jours trop tôt.

On se reparle

« Ça, c’est une excellente question! J’aime ça quand on me challenge. Laisse-moi y réfléchir. »

Je n’avais pas posé la question par réel intérêt. J’avais surtout voulu avoir l’air smatte dans un petit bureau adjacent à une centrale téléphonique sans fenêtres, et aussi gagner du temps avant qu’on m’envoie au combat avec pour seules armures mon arrogance et un petit casque d’écoute.

Cet emploi s’annonçait comme le pire de ma carrière étudiante. La superviseure et son brushing étaient beaucoup trop motivés, et comme je n’excelle pas au téléphone, travailler pour une firme de sondages était loin d’être ma meilleure idée. Mais tant que les centipèdes ne payaient pas leur part du loyer, fallait que jeunesse et jobs qui brisent l’ego se passent.

J’ai joué le jeu pendant trois mois, le temps de lentement dégringoler vers l’angoisse inévitable quand on se fait envoyer chier 40 fois par jour par des inconnus mal inspirés. Comme dans « eille va chier », sans détours ni fantaisie. Quand l’anxiété me donnait envie de lancer mon oreillette à travers la salle en accrochant les collègues enthousiastes au passage, je composais pendant des heures un numéro où il n’y avait pas de service. À d’autres moments, je riais des questions avec ceux qui acceptaient d’y répondre; la neutralité dans un contexte absurde ne figure pas au top 10 de mes expertises. Je me souviens d’une grande compagnie qui voulait l’opinion du public au sujet d’un éventuel changement de nom : Pragma. Quelqu’un quelque part avait manqué d’alcool. La moitié des gens ignorait la définition du mot pragmatisme, et au très faible pourcentage qui éclatait de rire je voulais crier « Venez me chercher, je suis au coin de Drummond et Sherbrooke! » Pendant ce temps, à ma droite, ma voisine de cubicule répétait les mots « Impact Rechanche » à tous ses interlocuteurs, alors qu’on travaillait pour Impact Recherche. Je me sentais l’étoffe d’un prix Nobel, mais c’était somme toute un très mauvais feeling.

Un matin, alors qu’on sondait péniblement le public au sujet des élections à venir, je me suis rendue dans le bureau de la superviseure et j’ai prétexté un mal de ventre. La magie de la gastro. On m’a donné congé pour l’après-midi, et je ne suis jamais retournée. J’aurais pu juste me lever et partir, mais comme à 20 ans on nous dit qu’on bâtit notre CV et notre réputation – avec des jobs étudiants de fin de semaine qu’on efface ensuite de notre liste au fil des années –, l’option je sacre mon camp sans rien dire ne nous semble pas envisageable. Et pourtant! Seigneur, si j’avais su que c’était au contraire la meilleure époque pour juste lancer à un supérieur « Je t’invite maintenant à te curer le nez avec mon oreillette », je l’aurais fait combien de fois?

Bref. Le téléphone n’est pas tellement mon ami, avec ses silences à gérer sans regards ou sans mains à se mettre dans les poches pour signifier son malaise. Mais à l’époque où on avait encore tous une ligne à la maison, il y avait au moins le risque de tomber sur une personne autre que celle qu’on voulait rejoindre :

— Ouan?
— (Ah non, pas lui) Hé! C’est Danielle, ça va?
— Ouan.
— Ta blonde est-tu là?
— Ouan. Je te la passe?
— Ça serait fin.
— OK, on se reparle.

Je me suis souvent croisé les doigts pour ne pas subir la blonde ou le coloc de l’autre, mais je regrette tout de même ce temps où on prenait des nouvelles de ceux à qui on n’aurait autrement pas parlé. Autres décennies, autres liens, et certainement moins d’évitement. En périphérie des amis, il y a tout un cercle à qui on ne jase plus jamais. C’est un peu plate.

J’espère que vous allez bien.

La Cochonne de course

Il n’est pas recommandé de faire le trajet de Montréal à New York dans une voiture sans climatiseur, d’abord, mais qui dégage aussi une fumée bleue et toxique qui empoisonne ceux qui vous suivent de trop près. Et il y a toujours la crainte qu’aux douanes on vous dise « Vous n’entrez pas ici avec ce char-là. » Mais, oh! l’audace qu’on avait! C’est beau, la vingtaine.

On l’avait baptisée la Cochonne de course. Une Tercel verte d’une bonne dizaine d’années qui avait déjà toute une vie derrière elle. On y était assis bien bas, comme dans n’importe quelle Tercel, mais l’effet était décuplé par les VUS géants qui se multipliaient depuis un moment sur les autoroutes américaines. On roulait en divan, les phares de brousse des Navigator dans notre rétroviseur.

— Tu vas voir, la clutch est pas mal slack, c’est dur de trouver le point de friction.

J’avais seulement un permis temporaire, et pratiquer avec la Cochonne n’était pas simple; on l’aurait difficilement qualifiée de voiture de débutant. Elle était farouche et n’aimait pas qu’on la fasse étouffer à répétition dans le stationnement du IKEA. En ce sens, on se ressemblait un peu.

Un été, de retour à New York après des vacances dans le Maine, on avait frappé un obstacle quelconque dans une sortie du Bronx, un genre de remake comique de The Bonfire of the Vanities. On n’y connaissait rien, mais ça ne regardait pas bien. On avait gardé notre calme, malgré un séjour gâché par la température, un coup de soleil grandiose dans le front pour avoir voulu profiter de la seule belle journée de la semaine, et déjà pas beaucoup de sous dans nos poches. Ces 300 $ de réparations n’arrivaient pas à un bon moment. Penchés sous la voiture face à une pièce à moitié arrachée, moi j’avais ri, et lui avait poussé un calice lent et découragé.

Une autre fois, on s’était rendus dans le Vermont pour un concert extérieur de Wilco. Il y avait un problème d’accélération, et à l’arrêt il fallait constamment donner du gaz, pour citer mes mononcles. Bref, ça n’allait pas tellement bien dans les côtes, ni aux lumières rouges, où on avait l’air de se rejouer une scène de Dukes of Hazzard. Arrivés sur le site, on avait constaté en soupirant que le stationnement avait été improvisé dans un pré en pente, et bien sûr, que les seules places qui restaient étaient dans le bas du terrain. En sortir avait été un certain suicide social : en démarrant, on avait d’abord enfumé le paysage bucolique d’une campagne hippie vermontoise, puis on avait dû maintenir le pied sur l’accélérateur devant les policiers qui faisaient la circulation. Une belle sortie de scène.

L’année suivante, en fouillant dans le coffre entre les deux sièges, j’avais touché une source de chaleur inquiétante.

— C’est-tu normal que ça soit brûlant sous le break à bras?

— Attends, je vais appeler mon beau-père.

Non, ce n’était pas normal. On avait apparemment risqué la combustion spontanée sur l’autoroute. Après un arrêt obligé dans un motel pour la nuit, le temps que la Cochonne récupère ou refroidisse, on était repartis tôt le matin, juste à temps pour arriver en ville dans la circulation du George Washington Bridge. « Ça serait fameux, le vieux char plaqué Québec qui pogne en feu sur le pont, en pleine heure de pointe », qu’on s’était répété nerveusement. On se trouvait drôles, mais on avait eu hâte d’arriver à destination, la main entre les deux sièges, certains qu’on allait exploser au coin de Wadsworth devant le dépanneur dominicain.

« I’m not doing that ». Le garagiste de 6’8 avait été ferme. Non, il ne percerait pas de trou dans le tuyau, comme l’avait conseillé un ami pour qu’on puisse rapporter la voiture à Montréal. « And I’m not doing that either ». Il n’était pas question non plus qu’il répare, même de façon legit, un char qui ne valait plus rien.

Il fallait l’accepter. C’était la fin.

C’est avec tristesse qu’on s’est résignés à laisser aller Cochonne, dont on omettait le « la » quand ça devenait plus personnel. New York, la côte Est, les nombreux déplacements pour la musique : ce coffre en avait vu des valises, des amplis et des guitares.

Je pense que c’était un vendredi. Un ami musicien qui nous avait souvent accompagnés était chez nous. Je ne me souviens pas si c’était pour l’occasion; ça se pourrait fort bien qu’on ait fait ça officiel. La remorqueuse est arrivée, le monsieur nous a fait signer le contrat sur lequel était agrafé un billet de 100 $, la valeur estimée de la Cochonne. On se trouvait dramatiques pour une histoire de voiture (enfin, pas moi, qui avais déjà pleuré la Pontiac Lemans familiale et écrit « Je t’aime » dans la buée de sa vitre arrière quand mon père l’avait échangée pour une Hyundai). Dramatiques et ridicules, mais le monsieur de la remorqueuse nous a lancé un petit coup de klaxon et ralenti pour qu’on la voie une dernière fois quand il est repassé après le croissant de Broadway Terrace. Même l’ami a eu une petite émotion. Comme quoi…

Quand je croise une Tercel sur la route, j’ai une pensée instantanée pour cette époque, comme si le passé me faisait un clin d’oeil. Les voitures, c’est un peu comme les animaux de compagnie, ça balise en quelque sorte une période de notre vie. Et je n’aurais pas pu traverser celle-là dans autre chose qu’une Cochonne de course.

Le précipice

Dans les escaliers du métro Jean-Talon, je me suis demandé à combien de décibels montait le claquement des sandales de la madame à côté de moi. À chaque marche, le talon quittait son pied dans un fracas étonnant.

Je m’en allais revoir les Aiguilles et l’opium, 20 ans plus tard. Dans le bruit des semelles en bois d’une personne beaucoup moins self-conscious que moi, j’essayais de me souvenir des détails de la scénographie de l’époque, mais j’avais surtout en tête le livret qui se dépliait pour faire une grande affiche.

La première fois, j’avais pleuré pendant la scène du téléphone. Ce précipice au bord duquel on se tient en équilibre quand on essaie de rejoindre la personne qui nous a quitté, je l’avais reconnu. Puis les fils coupés auxquels on s’accroche comme aux cordes d’un parachute, pour ne pas s’écraser. Parce qu’on pense qu’on va s’écraser. Je me suis demandé si j’allais pleurer ce soir aussi, une vie d’adulte plus tard, maintenant que j’avais sauté à quelques reprises, puis aussi tenu l’autre extrémité de ces fils-là.

On avait épinglé deux affiches dans notre salon, le verso de l’une, le recto de l’autre, avec Marc Labrèche en chute libre au centre d’une spirale. On s’était séparés l’année suivante pendant un petit moment, pour ensuite se réunir de nouveau.

— As-tu gardé les affiches?

— Non, je les ai jetées quand j’ai vidé l’appart.

J’ai toujours pensé qu’il aurait dû les garder, mais peut-être que le symbole avait été plus fort pour moi. Elles seraient dans mon salon aujourd’hui, à côté de ces autres choses qu’on accroche de maison en maison, au début parce qu’elles racontent un événement figé dans le temps, et par la suite parce qu’elles prennent de nouvelles formes à chaque étape de notre histoire.

« Quand on n’a pas le génie de Miles Davis ou Jean Cocteau, comment on fait pour sublimer sa douleur? », demande le personnage, en peine d’amour. On se réfugie un temps dans la transposition que les grands ont faite, puis un jour on touche enfin le sol. On a peur de l’atterrissage, sans réaliser que le pire moment, c’est celui où on se lance dans le vide.

On finit toujours par se poser quelque part.

La mémoire

Chaque fois que ma mémoire me fait ridiculement défaut, que j’oublie le nom de mon acteur pourtant préféré ou le prénom d’une personne avec qui j’ai apparemment jasé pendant tout un party, ou encore pour quessé faire je suis entrée dans une pièce, la main tendue pour aller chercher je ne sais quoi, je présume avec fatalisme que ça y est, ma grosse tête a atteint un palier critique de saturation. Je ne vois pas d’autres raisons qui expliqueraient pourquoi je dois demander à mon voisin de bureau comment on dit ça, donc, deux rues qui s’en vont dans la même direction.

De toute évidence, il est temps de clearer certains dossiers. Par exemple, toi, connais-tu le slogan de l’aciérie Dofasco circa 1987?
« Notre fort, c’est l’acier. Notre force, nos employés. »
Quin. Tu me remercieras plus tard.
Cela dit, si je pouvais vider cette cache-là, ça ferait déjà 10 mots en moins qui me rebondissent d’un hémisphère à l’autre, et je pourrais peut-être enfin retenir mon code postal.

Petite, je retenais absolument tout, et j’apprenais des choses par coeur. Pour le fun, là, volontairement. Peut-être que la faculté m’étonnait ou m’amusait, je ne sais plus. Je ne sais plus parce que je perds la mémoire, tu te souviens?

Dans Fahrenheit 451, le protagoniste rencontre des gens qui, pour la suite du monde, mémorisent des livres en entier. Pour ma part, il fut une glorieuse époque où je connaissais la totalité du script de Die Hard. Si ça peut aider la civilisation à un moment donné, vous me ferez signe. Yippee-ki-yay, motherfucker, pour citer Bruce Willis. Bref, c’est dans cet esprit-là qu’à l’été de ma quatrième année, entre Zamfir et Sexy Sax, j’ai trouvé dans la collection de mes parents un album double d’Yvon Deschamps.

Les heures que j’ai passées à écouter en boucle L’intolérance, le plus rentre-dedans des monologues de l’humoriste, jusqu’à le mémoriser à la perfection. « Retenez bien ce mot! L’in-to-lé-ran-ce! » Cré-moé, je l’ai retenu. L’après-midi, je m’installais au sous-sol et le spectacle commençait. Le monologue s’ouvrait et se terminait avec une chanson dont le titre et l’unique ligne de texte était « On va s’en sortir », un hymne que je traîne encore aujourd’hui, comme le « Jusqu’ici tout va bien » de La haine. Debout entre le sectionnel beige et le meuble télé en mélamine crème et or, je divertissais un public composé d’un cendrier commémoratif de Montréal, un Jerrold Vidéotron, un clown en porcelaine et une rangée de romans J’ai lu.

J’avais les inflexions, les dynamiques, toute. Dire que le sujet n’était pas du tout approprié pour un enfant est un solide understatement. Je scandais certaines parties avec un peu moins de volume, certes, notamment le « Maudits juifs sales » final, appuyé brillamment par une marche militaire qui enterrait peu à peu les rires de malaise, mais je rentrais dans le reste avec aplomb.

« Vous rappelez-tu du d’génocide du Biafra? » Le phrasé était magnifique. Je ne savais pas ce qu’était un génocide, et encore moins où était le Biafra ; hell, je pense que je ne comprenais même pas la phrase. Mais quelque chose dans sa musicalité m’allumait. « Les d’génocides, nimpodéquoi, les ‘massakers’ » : déjà, à 9 ans, les mots prononcés dans un anglais approximatif et appuyé me réjouissaient sans bon sens, même si mon anglais à moi était pratiquement inexistant. J’aimais tout : le rythme, le choix des mots, les rires de l’humoriste, l’alternance habile entre l’incrédulité, l’ignorance et l’arrogance du personnage, mais aussi entre la légèreté et l’inconfort.

J’étais une enfant et je comprenais à peine les références, mais je savais qu’il se passait quelque chose, mon instinct me disait que j’avais à faire à une grande affaire. J’avais accès à un monde d’adultes, où toutes sortes de nouveaux langages se succédaient. L’ironie, le sarcasme et la dérision étaient au service d’un message tellement grand que ce texte appris il y a trois décennies et jamais ré-entendu depuis me joue encore dans la tête aujourd’hui. Probablement plus que tout ce qu’on m’a demandé de mémoriser par la suite. Fou de même. C’est important, comprendre l’ironie et les degrés autres que le premier, et c’est une faculté qui fait cruellement défaut à juste un peu trop de monde. C’tu moi, ou plus les frontières du temps et de l’espace s’ouvrent, plus les esprits se ferment? Personne aujourd’hui se risquerait à reprendre L’intolérance. Pourtant, c’est non seulement une fenêtre sur le monde et ses travers, mais aussi sur la langue et sur l’art de sublimer ce qui nous entoure.

Une quinzaine d’années après mes shows de sectionnel, alors que je mangeais au manoir Rouville-Campbell, Yvon Deschamps est entré dans la salle avec sa famille. Intimidée devant l’homme, je n’ai pas bougé. Si la scène se passait aujourd’hui, j’irais le voir à sa table malgré ma gêne. Je m’excuserais de déranger, et, les joues écarlates, je lui dirais qu’un de ses monologues les plus durs a marqué mon imaginaire. Positivement. Et j’ajouterais avec certitude qu’une partie de ma personne s’est forgée à l’écoute répétée de cet album-là, debout dans un décor des années 80. Autant que toute la musique que j’ai absorbée par la suite. (Remarquez, je ne sais pas si c’est une bonne affaire. Moi je pense que je m’en suis assez bien sortie, pour paraphraser la chanson, mais j’imagine que ça dépend des goûts.)