Le parapluie

Si j’avais un parapluie-canne ou une canne parapluie — on s’obstinera pas sur les mots —, je saurais exactement comment le porter quand il est fermé. J’ai peur d’être la seule à avoir compris que, tenu à l’horizontale, il devient une arme blanche, ou bleue, ou verte. Il semblerait en effet que ses propriétaires ne soient pas conscients du pouvoir qu’ils ont de monter des brochettes avec les gens derrière eux. Eille, gang, une fin de semaine de conscience du corps au Vermont, peut-être? Ceci explique donc pourquoi, l’autre matin dans les escaliers de Place-d’Armes, j’ai involontairement freiné un gros parapluie noir avec mon plexus solaire.

On finit par l’oublier, mais se faire pinner l’abdomen, c’est assez déplaisant. Pourtant, quand on se transporte en commun tous les jours, on vit des petites invasions personnelles comme celle-là à répétition. Certains matins on est bien blindé, le coeur et la tête coatés d’un reste de gâteau pour déjeuner, alors que d’autres on aurait envie de s’écorcher au gant de crin sous un jet d’acide chlorhydrique en arrivant à destination, convaincu que tout le méchant du passager voisin s’est transféré sur nous par osmose.

Ce matin-là, j’avais en tête une conversation récente sur les mathématiques, et en reprenant mon souffle j’ai vu passer des diagrammes de Venn : un paquet de petits cercles qui se côtoyaient puis s’emboitaient dans le carnaval du métro. Pour ma part, le schéma de la rencontre entre mon espace et celui d’une femme qui m’avait ouvert le troisième chakra ne présentait pas de délicieux centre mou, mais ça ne voulait pas dire que les autres diagrammes autour ne pouvaient pas générer de rencontres heureuses. Parce que des sourires et des croisements de coups d’oeil qui seraient prometteurs, y’en a certainement un pis deux qui se gaspillent sur la ligne orange.

Mon deuxième café est entré au poste au bout du Palais des congrès. Dans les portes tournantes, l’autre moitié de ma tête s’est réveillée et je me suis demandé si on était tous coupables, à un moment ou à un autre en relation, de se contenter d’une conjonction malheureuse ou de ce syllogisme classique : comme tu es ceci de bien et que je suis cela de bon, forcément notre point de rencontre devrait nous faire sourire. Eille, hélas, non.

Quand l’espace où nos cercles s’emboitent est un parapluie qu’on reçoit en pleine poitrine ou encore qu’on ouvre trop souvent parce qu’à la jonction de nos touts le ciel est couvert, le raisonnement théorique devrait être rapidement vérifié, et on devrait réagir. C’est simple et pourtant pas tant que ça à la fois, à preuve le temps qu’on accepte parfois de passer au centre à se hachurer. Les raisons sont nombreuses, parfois bonnes, parfois non, mais pour trancher faudrait consulter Louise Deschâtelets. Des passages obligés, comme les cours de maths? Peut-être ben aussi.

J’ai monté Bleury en me disant que plus jeune, la poésie des mathématiques m’inspirait autant qu’une tisane diurétique. Mais depuis un petit moment déjà, je la voyais partout et elle côtoyait celle des mots. La tisane de queue de cerise ne me faisait pas plus d’oeil, mais j’avais peut-être enfin la maturité pour apprécier les nombres? En tout cas, ce que je concluais, c’était qu’en additionnant un et un on obtenait parfois zéro. Une opération binaire de base.

Sur René-Lévesque, le vent se lançait contre les murs, d’un bord à l’autre du boulevard. Les cheveux dans une main, j’ai pensé que c’était bien de savoir que contre les frontières d’un ensemble où il n’y a rien pour soi, on peut nous aussi rebondir à l’infini sans jamais se rendre nulle part.

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Les bas de nylon

J’écrivais un rôle à l’une des deux madames assises face à moi, celle qui portait une chaînette à la cheville gauche, sous un bas de nylon. Je me demandais d’ailleurs comment on enfilait, sur un bijou, un matériau aussi fiable que le kleenex, mais en la regardant nettoyer ses lunettes je me suis rappelé la technique apprise par ma mère pour se glisser dans un collant sans y laisser de mailles. Ma mère qui, à l’époque et en réponse à mes rechignements, m’avait lancé que j’étais mieux de m’habituer, fille, parce que j’allais devoir en porter toute ma vie. Vraiment? Laissez-moi me féliciter ici d’avoir coché sur ma liste de vie deux objectifs identifiés très tôt : ne pas habiter à un endroit qui nécessite une escale quotidienne au métro Longueuil, et ne pas porter de bas de nylon.

Donc, je fixais la petite chaîne coincée croche dans la résille en imaginant la femme assise sur un récamier zébré aux accoudoirs gold avec les deux mains dans le pied gauche de son bas pour l’étirer, quand le métro a freiné subitement. Un homme qui était debout bien droit, les bras le long du corps, a perdu pied et s’est retrouvé sur ses cuisses. Ses cuisses à elle, la madame au récamier. J’ai regardé les deux protagonistes se fâcher : elle parce qu’elle avait reçu quelqu’un dans les genoux, et lui parce que sa masculinité en avait souffert un peu. Sans s’excuser, il a repris sa place près du poteau pendant qu’elle replaçait sa jupe, irritée. J’ai cherché un sourire, mais de toute évidence, tout le monde dans le wagon était plus mature que moi.

Malgré l’incident, l’homme n’a pas cru bon agripper le poteau pour la prise deux et j’ai eu envie d’en faire le porte-parole de tous ceux qui ne se tiennent pas en lui demandant si l’objectif était qu’on admire leur stabilité. Eille, peut-être qu’on aurait enfin la réponse à cette fameuse question. Je sais pas, on est-tu supposé conclure quelque chose au sujet de leurs quadriceps? De leur force mentale? C’est certainement pas juste des cas de germophobie galopante. Bref, ça m’échappe, là. Parce que dans mon guide d’usager à moi, ça suit la même logique que porter un manteau d’hiver en hiver : c’est très correct et normal de se tenir après les poteaux du métro, les gens. Je dirais même que c’est presque un signe d’intelligence de base, et ça évite, notamment, d’aller s’effouérer sans style sur une passagère à deux mètres de soi.

« Pis là t’encules tout l’monde parce que tu t’en vas dans l’Sud au fucking sunshine. » L’homme à ma gauche pensait lui aussi aux manteaux d’hiver en s’exprimant avec moult superlatifs. J’ai pris ses mots en note, certaine qu’autrement j’en oublierais le phrasé exact. Ses compagnons d’infortune, en bottes de construction, partageaient ses impressions avec des envolées chrétiennes. En plus d’une grande admiration pour une utilisation impeccable du mot « ciboire », le sacre le plus difficile à rendre, j’éprouvais beaucoup d’empathie : travailler dehors à -25, c’est pas comme être assis devant un écran à téter un café en chialant parce qu’il est rendu tiède et que le micro-ondes le plus proche est juste un peu trop loin. Mon ami Guérard vous dira que c’est bien pire être un gars de construction en été, sur un toit à 30 degrés, mais moi je pense que c’est le roux en lui qui parle. Bref, on sentait que le temps froid qui nous frappait pour la première fois de la saison jouait déjà dans toutes les têtes.

En sortant du métro, j’ai enfilé mes gants magiquesMC qui n’avaient de magique que le nom, à moins qu’on entende par là que de les porter c’est comme rien porter pantoute. Le froid mordait déjà les cuisses; le temps était crisp, comme on aurait dit en anglais. J’ai marché en concluant qu’il y avait des journées comme celle-là, où on n’apprenait rien d’important. Il n’y avait pas non plus de morale à en tirer, si ce n’est que des fois, c’est bon de slacker sur le « vis chaque jour comme si c’était le dernier ».

J’ai quand même espéré pendant une seconde que cette journée ne soit pas ma dernière, parce que je quitterais ainsi ce monde un jour de bol de céréales pour souper. Mais quand même, c’est correct aussi de prendre une pause des grands dictons de vie à 100 milles à l’heure et de juste apprécier les petites scènes de rien qui se jouent autour. Ça nous rappelle, par exemple, qu’une petite chaîne de cheville, ben c’est pas tellement beau, et que les objectifs moins grandioses sur notre liste de vie ont parfois plus d’incidence sur notre bonheur qu’on peut l’imaginer.

Le kanji

Elle m’a lancé un regard qui portait tout le mépris du monde, ou au moins celui d’un hémisphère au complet. Moi, j’avais simplement demandé si je pouvais essayer le chandail. Considérant que son travail consistait, justement, à me permettre de faire l’essai d’un vêtement, c’était spécial qu’elle m’en tienne rigueur à ce point-là. Quand elle s’est tournée, j’ai vu sur son cou un tatouage récent, encore noir. J’ai trouvé étrange qu’une fille avec un crucifix dessiné à l’arrière de la tête m’évalue avec autant de condescendance, mais en même temps, les bases de la religion m’échappent un peu. Reste que je suis pas mal certaine que l’agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde – ou au moins d’un hémisphère au complet – n’aurait pas tripé.

Comme sur mon cou à moi il y a un signe censé me rappeler que la paix de l’esprit est la clé de ben des affaires, j’ai répondu à sa mauvaise attitude avec un sourire, en me disant qu’elle allait un jour regretter son tatouage elle aussi. C’était pas la plus excellente des vengeances, ni non plus une garantie, mais j’avais juste une heure de lunch et pas vraiment le temps de penser à une revanche plus efficace. Puis, c’était aussi le genre de réflexion qui, si elle s’étirait, allait à l’encontre de ce que j’avais fait graver sur mon quatrième de couverture.

J’avais 23 ans, et Julie aussi. On avait parcouru avec beaucoup de sérieux un recueil de kanjis japonais dans ce qui faisait office de salon à son 2 1/2, avec la certitude que se marquer du sceau d’un idéal à atteindre était une bonne idée. Julie est décédée huit ans plus tard, d’une embolie pulmonaire. C’est absurde de mourir avant même d’avoir eu le temps de regretter un tatouage, ou encore avant d’avoir réalisé l’objectif qu’il devait nous rappeler, même s’il fallait se regarder avec deux miroirs pour le voir. Plus simplement, c’est absurde de mourir à 31 ans.

J’ai croisé à nouveau les yeux de la vendeuse tandis qu’elle ouvrait la porte. Regarder l’autre de haut quand on est le plus petit des deux demande beaucoup de conviction, et je n’ai pu qu’admirer sa volonté, sans toutefois comprendre. J’avais dans les mains un coton ouaté, c’était peut-être là la source de son mépris? Mais la paix de l’esprit, ça passe aussi par un chandail doux. Ainsi, comme je respectais ma ligne de conduite, j’allais certainement pas me bâdrer avec sa ligne à elle, surtout qu’elle traçait une croix.

De retour au travail, j’ai mis le pied dans l’ascenseur en même temps qu’un homme pressé d’appuyer sur le bouton de son étage, puis sur celui pour fermer les portes. Clic pis clic. Il avait pourtant vu, comme moi, la madame qui approchait. Je l’ai regardé, surprise, avec l’envie de lui lancer le « You know, we’re living in a society » qui me vient beaucoup trop souvent en tête. À la place, j’ai bloqué les portes avec ma jambe droite, et la femme est entrée. La vendeuse et lui dans la même demi-heure. Sérieusement, les gens, pour la vie en commun, on pouvait repasser.

Le soir, dans mon nouveau chandail, j’ai écrit tout ça en pensant à mon amie d’université. Regretter ce tattoo-là n’avait pas tellement d’allure, malgré son design qui datait (mais quand même moins qu’un barbelé). On s’était toutes les deux fait marquer à un endroit qui ne nous était pas visible, comme si on avait voulu que ce soit les autres qui nous rappellent ponctuellement à l’ordre en nous questionnant sur la signification du dessin. Elle sur l’omoplate, moi sur la nuque, une porte sur ma tête et sur le reste, à ouvrir avec le bout des doigts. Les années qui m’éloignaient de son décès auraient pu mener au regret de ce kanji, mais valait mieux choisir d’atteindre encore et encore le but qu’il incarnait. Pour l’heure, j’étais pas mal en paix. Dans mon chandail, et dans mon cou.

Salut Julie.

 

C’est beau

J’allais tourner. J’ai jeté un coup d’oeil à droite, puis ma mère m’a dit « c’est beau ». Voyage dans le temps, instantané. En voiture, elle lançait toujours ce go à mon père quand la voie était libre de son côté. Avec moi, son indication n’était pas nécessaire, j’avais regardé. Mais son amoureux confiant, lui, ne regardait jamais.

J’avais encore passé la journée à chercher des témoins. Le midi, au resto, un employé avait déposé un falafel brûlant directement dans la main d’un client qui voulait goûter. T’as fait ça, gars, laisser tomber une boulette de pois chiches fumante dans la paume ouverte du bonhomme en habit? Ben quin. C’était parfait, et pourtant personne n’avait réagi devant l’affront et toute sa symbolique, le gars tanné de sa job et le clone qui, en 2014 et avec ses lunettes trop chères, n’avait jamais eu le mémo au sujet des mets libanais.

Personne ne semblait non plus avoir remarqué la perruque baroque de l’homme assis face à moi dans le métro, celui qui m’avait fait un grand sourire en m’offrant sa place. Quel cran ça prend pour faire du charme avec un chapeau de cheveux. Il lisait un petit roman de madame plastifié emprunté à la bibliothèque en suçant la pastille des pastilles, une Vicks qui goûte le rouge. J’ai regretté qu’on n’ait pas engagé la conversation; on n’avait certainement pas le même quotidien. Pendant ce paragraphe que j’essayais de réécrire dans ma tête, la fille à côté de moi dansait une version assise de kundalini, les yeux fermés. J’essayais de voir ce qu’elle écoutait, mais ses mouvements m’en empêchaient. Je voulais savoir quelle musique avait le pouvoir de la faire se sacrer de ce qu’on allait tous penser d’elle.

Je revenais de chez l’optométriste et je voyais tout ça toute seule, mais surtout d’un seul oeil. Mon oeil gauche d’hypermétrope me dérangeait depuis quelques jours. Paresse visuelle? That sounds about right, je maîtrise l’art de la procrastination. Il avait soudainement décidé de prendre un peu plus son temps que le droit, mais aussi d’accueillir un corps étranger. Slacker, mais bien avenant. En bref, je voyais la vie en deux dimensions depuis dimanche, mais ça ne m’empêchait pas de continuer à l’observer. Faque c’était quoi, encore, votre excuse pour ne rien remarquer du monde autour?

En fin d’après-midi, je jasais avec le très ex-amoureux devant le métro quand un couple a tourné le coin. L’homme de 75 ans portait avec gusto un manteau bleu électrique qui complimentait un pantalon mauve. J’ai pris une note mentale, une fraction de fraction de seconde. On a continué à parler quelques instants. Puis, lui s’est mis à rire, et le temps s’est figé comme la mise en plis saumon de la madame : on voyait encore les mêmes choses. On allait peut-être toujours continuer de voir les mêmes choses. J’avais juste perdu l’habitude de l’autre qui voit ce qu’on voit, sans qu’on le voit voir, mais tout en sachant qu’il verra. Quelque chose comme ça.

— Scuse-moi… c’est juste… wow.

— Je sais, j’ai vu.

— C’était vraiment réussi.

— Parfaitement agencé.

Il y a derrière certaines portes depuis longtemps fermées des parcelles de mondes figés à jamais. On n’a plus l’amour pour y vivre ni l’un ni l’autre, ni l’envie d’ouvrir la grande porte close, mais on a ce lieu commun, fixé dans le temps et qui ne fait plus d’oeil à personne, duquel on peut faire le tour pour aller s’asseoir dans la cour un moment, le temps de se tirer une chaise et rire, et retrouver une partie de la fréquence. Celle-là qui a fait durer l’histoire le temps qu’elle a duré, la fréquence de la plus belle partie de nous, capable d’exister encore sur ce terrain parce que derrière ces murs on s’est parfois aimés un peu croche, certes, puis plus beaucoup à la fin, mais sans games jamais, et toujours comme on était. C’est bon d’avoir ces lieux-là pour trouver la voie vers la porte où on est attendu pour vrai, au complet. Le coeur neuf et prêt.

Je suis montée chez moi avec une vieille toune de Stars dans la tête. I’m not sorry I met you, I’m not sorry it’s over, I’m not sorry, there’s nothing to say. Je me suis dit que la vraie affaire, c’est certainement un « c’est beau » qu’on lance à l’autre quand il a les yeux fermés. Et l’autre qui nous croit, parce qu’il sait qu’on voit ce qu’il aurait vu. Quelque chose comme ça.

Le cycle

Apparemment, des jeunes se sont amusés à escalader ma voiture au milieu de la nuit. Enfin, c’est pas pour discriminer, mais les cris heureux entendus à 2 h ne semblaient pas émaner de mon propriétaire portugais ou de sa femme, même s’ils sont de nature guillerette. Ce matin, le toit et le capot sont incurvés comme si deux danseurs en ligne du centre communautaire en face de chez nous avaient pratiqué leur bachata sur ma hatchback.

Je ne suis pas colérique, et surtout, je suis calme devant la marde. « Bon. Tabarnak. » a été ma seule réaction. J’ai pensé au sigle de Mercedes que j’avais passionnément arraché, à 15 ans, pendant l’une de ces virées de banlieue où on ne faisait rien d’autre que déambuler dans les rues avec des mauvaises bières dans nos sacs à dos. Ou à la fois où on avait peut-être ou peut-être pas versé des Molson Dry, justement, dans une décapotable (allo maman). J’ai appelé ma compagnie d’assurances en me disant qu’au moins il y avait encore des jeunes qui jouaient dehors.

Pendant mes années d’université, alors que j’habitais à Pointe-St-Charles, un bruit en continu sous ma fenêtre m’avait réveillée en pleine nuit. Coudonc c’est ben tannant, que je m’étais dit. Comme cette nuit. Le lendemain, ma voisine était entrée chez moi en me lançant « Calice, quelqu’un a scié mon cadenas de vélo! » Woups. 
On s’était quand même tapé sur les cuisses en m’imaginant m’énerver dans mon lit tandis qu’un moustachu se sauvait sur un petit bicycle de fille. Ma voisine mesurait 4’10.

Des fois le vandalisme c’est drôle. Je cite en exemple ce bosquet de la colline parlementaire taillé en forme de pénis par un plaisantin. J’ai souri face à mon char aussi. Plus jeune, on a moins le sens des possessions, et pas vraiment la notion de conséquences. Des fois c’est une belle affaire, et je n’ai pas trouvé comment en vouloir à ceux qui avaient abusé de mon auto. C’est quand même juste un char, et le cycle qui recommence; à chacun sa place sur la roue qui tourne. Et c’est bon que madame Susie, la madame d’AXA qui me vouvoie malgré qu’on ait le même âge, serve à quelque chose.

On finit par s’ennuyer du temps où prendre un risque simple et con nous faisait sécréter une quantité magique d’endorphines. Adulte, c’est plus compliqué. J’ai pas tant envie de sauter en parachute ou de grimper une montagne orientale. J’ai ben le goût de grimper une clôture de piscine publique pour y plonger en bobettes, par exemple.